Moi, penser à moi ??? 📰

Moi, penser à moi ??? 📰

Arrête-toi quelques instants et réfléchis :

A qui consacres-tu ton énergie chaque jour ?

  • Ta famille : enfants, conjoint, parents…
  • Tes amis
  • Tes collègues
  • Dans ton cercle de loisirs (club, association…)
  • Euh… et toi-même ?

Finalement, combien d’heures par jour, par semaine te consacres-tu aux autres ?

Et à toi ?

Plus tu t’occupes de…, plus on te demande de t’occuper de …

Tu es LA personne sur qui on peut compter ; celle qui sait écouter, consoler ; celle qui sait faire du bien au corps et à l’âme. Toujours présente dès qu’on l’appelle.

Même si tu es fatiguée, peu importe, l’Autre a besoin de toi. Tu voles à son secours.

 

Mais attention !!! Signaux d’alerte :

  • Plus tu t’occupes de l’Autre, plus l’Autre s’habitue à ce que tu t’occupes de lui … et devient dépendant de toi …
  • De l’extérieur, comme ça (et avec beaucoup de respect), on pourrait bien avoir l’impression que tu es dépendante de cette posture de « Sauveuse », que tu en as besoin pour remplir ta vie …

Creusons un peu le sens de ce dévouement « absolu » ; à quoi pourrait-on le rattacher ?

  • oubli, abandon de soi : tu n’as pas envie / tu ne peux pas / tu ne sais pas te considérer ;
  • difficulté à dire non, à poser ses limites : tu manques d’affirmation de soi, tu n’arrives pas à dire non par peur de blesser, d’être rejetée…
  • besoin de se sentir indispensable : tu as besoin d’être utile, d’avoir une place dans la vie des gens, en particulier de tes patients ; tu as besoin de te sentir « puissante » , d’être leur « solution » ;
  • course effrénée à la reconnaissance : tu attends leur « Merci », leurs compliments, leur gratitude ;
  • respect des croyances : tu es femme, tu es sur Terre pour t'occuper de tes enfants et autres proches, coûte que coûte !
  • honorer un comportement, des valeurs familiales : ta famille a toujours été dévouée, tu te dois d’être comme eux pour ne pas les trahir.

Evidemment, tout cela se joue à un niveau inconscient et est mû par un désir de bien faire, d’être une « bonne soignante », une vraie professionnelle.

Tu prends soin des autres … que des autres : serais-tu une « Soi-niante » ?

 Jeu de mots… ? Ou pas !

Si tu ne prends pas soin de toi, tu nies ton « soi », tu ne le considères pas. Ceci étant, ce n’est pas le métier de soignant en lui-même qui t’amène à cela ; il n’est que le reflet d’autres influences qui rayonnent sur la plupart de nous, soignantes :

  • Culturelles : notre culture judéo-chrétienne nous invite à nous tourner vers les autres ;
  • Familiales : il est difficile de s’autoriser ce que nos parents ne faisaient pas (culpabilité, perte de légitimité, transgression des interdits familiaux)
  • Educatives : notre enfance a sans doute été bercée de messages nous convaincant que nos besoins ne sont pas importants, en tout cas pas prioritaires (« Tu n’es pas malheureuse par rapport à tous ces gens qui souffrent », « Arrête de te plaindre, tu es en bonne santé, toi » ;
  • Sociales : tu es une femme, tu es en mission, dévouée à tes enfants, à tes proches, à l’autre ;

Et puis, tu as tes propres « excuses » pour ne pas prendre soin de toi :

  • Tu es une personne empathique, donc dotée d’un puissant driver « fais plaisir » qui t’amène à te sur-adapter en permanence ;
  • Tu n’as le temps de prendre soin de toi ! Tu cours partout pour les autres, qui ont besoin eux de ton temps … !
  • Tu es persuadée que prendre du temps pour soi, ça coûte de l’argent : ben oui, pendant ce temps là, tu ne travailles pas ; et puis les massages, les soins ça coûte cher …
  • Pas la peine, ce n’est pas pour moi, ça ne me fera rien ;
  • Je n’ai jamais fait ça moi, je ne vois pas pourquoi j’en aurais subitement besoin (peur de changer ses habitudes !)
  • Peur du regard des autres : je risque de passer pour une égoïste : j’entends déjà les reproches : « elle ne pense qu’à elle » ; « elle prend soin d’elle au lieu de travailler » !

Quels risques cours-tu à ne pas t’occuper de toi ?

 Imagine qu’on t’offre une belle plante ; elle est magnifique, elle embellit ton salon. Tu es même fière de cette plante qui suscite les compliments de ton entourage.

Tu commences par la bichonner, mais peu à peu, tu te laisses rattraper par ta course infernale et … tu l’oublies et tu ne t’en occupes plus.

Je te laisse te raconter la suite de l’histoire …

Et comprendre que, oui, toi aussi tu incarnes cette belle plante…

Si tu ne prends pas soin de toi, tu risques de :

  • ressentir de la frustration , de l’aigreur : tes besoins ne seront pas assouvis ;
  • manquer de disponibilité psychique et physique ; ce qui, à un moment ou à un autre, va déteindre sur la qualité de ton professionnalisme ; et même risquer de mettre en danger son patient (fautes d’inattention, oublis par exemple ) ;
  • ne plus vraiment savoir qui tu es, ce que tu vaux, ce dont tu es capable ;
  • basculer dans l’épuisement, le burn out .

Bon, mais qui va s’occuper de toi ?

 En voilà une bonne question !

Et oui, quelles sont donc tes réelles attentes ?

Toi, tu passes ton temps à prendre soin des autres. Est-ce qu’inconsciemment, tu n’attends pas que l’on prenne soin de toi en retour ? Après tout, ce ne serait qu’un juste retour des choses.

Or, pour bien s’occuper de soi, il faut bien se connaître, se mettre à son écoute. Qui d’autre que toi peut le faire ?

Toi seule peut définir ce dont tu as besoin et comment tu dois faire pour bien t’occuper de toi.

Toi seule peut agir dans ce que tu as décidé de bon pour toi.

Toi seule est responsable de ta vie.

Arrête-toi, écoute-toi, regarde-toi, aime-toi ; c’est de l’égoïsme sain. Ca se savoure …

« Il n’est meilleur ami ni parent que soi-même. »   Jean de La Fontaine

 C’est facile à dire, n’est-ce pas ? Mais…

Mais pas toujours facile à initier.

C’est vrai ; on s’habitue à vivre avec ses dysfonctionnements. On se dit « oui, oui, c’est vrai, il faut vraiment que je fasse attention à moi là… », mais le quotidien nous rattrape. La routine aussi. Et puis, pour enclencher même un petit changement, il faut sortir de sa zone de confort, et ça, ce n’est pas facile. Alors on « fait avec »…

Oui, on fait avec ; jusqu’au jour où on bascule dans le « trop dysfonctionnant ».

Dur de remonter la pente après …

 Alors que peux-tu faire pour franchir le cap, passer du « Oui je sais qu’il faut que je fasse attention à moi » à « Ca y est, j’ai commencé à faire attention à moi » ?

 Si tu le souhaites, tu peux partager tes idées avec notre groupe privé Facebook ; ça te motivera peut-être d’offrir ton témoignage à tes collègues, qui, elles aussi, ont besoin de soutien !

A bientôt !

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