Les dangers d'être une "Qui fait tout" 📰

Est-ce que je me donne le droit de délaisser les choses que je n’aime pas faire ?

Comme la plupart des femmes, je fais.

Je fais énormément de choses sans me poser de questions, tout simplement parce qu’il faut que je les fasse si je veux faire tourner les rouages du quotidien.

Et pourtant parfois, qu’est-ce que ça me pompe ! 😵

Je te donne des exemples :

🔸Faire les courses : je déteste ça, chaque fois je rentre épuisée à la maison en traînant mes gros sacs. Je sais qu’il y a le drive ; mais je préfère choisir mes produits en rayon.

🔸Vider la poubelle : enlever un sac poubelle puant qui laisse un jus jaunâtre répugnant au fond du bac, quelle horreur ! J’attends souvent que Grand Chéri le fasse, mais bon, au bout d’un moment, c’est insupportable, alors j’agis en apnée !

🔸Régler les factures : inintéressant au possible. Pourtant, si je ne le fais pas, Grand Chéri collectionne les enveloppes sur le coin de son bureau et on se prend des rappels… Alors je m’y colle.

L’autre jour, j’ai vu cette carte-là :

Le message  m’a happée.

Ma première réaction a été de dire : Oui, c’est bien beau de dire ça, mais si je ne fais pas, ça n’est pas fait ou alors il va falloir attendre la St Glinglin.

Et puis après, j’ai réfléchi.

« Si tu fais, l’autre ne fera pas… »… C’est pas faux… En fait, c’est même très vrai, c’est juste logique. Une fois que j’ai fait, il est évident que l’autre n’a plus besoin de faire…

Oui mais… Oh la la, ces « Oui mais » qui me fatiguent ! Toujours là pour m’avancer de bonnes excuses, j’en suis bien consciente !

Revenons à cette phrase.

Si je fais, y compris ce que je n’aime pas, évidemment l’autre n'a plus la possibilité d'éventuellement le faire.

C’est finalement toujours moi que ça fait suer.

Et puis, peut-être que l’Autre, ça ne l’embêterait pas de faire ; c’est moi qui suis vite dans le présupposé. Peut-être qu’il faudrait que je commence par demander à l’Autre son avis.

Autre point qui me vient : comment moi je vais me sentir à l’idée de lâcher des choses que j’ai toujours faites ?

Pas si facile…

🔹Je vais peut-être me sentir inutile ; me dire que je suis « mauvaise » puisque je ne fais plus ces tâches ingrates et que pire encore, je les laisse à l’Autre.

🔹Je vais désobéir aux croyances inculquées par mes parents, du style : « Tu ne te poses pas de question, tu fais ce qu’il y a à faire et c’est tout », « les tâches ménagères, c’est pour les femmes, ça l’a toujours été et ça le sera toujours, c’est comme ça » - oui, toujours le même discours -.

🔹Je vais peut-être sentir le regard réprobateur de mes parents, de ma mère surtout (« Je n’aurais jamais laissé ton père faire les courses moi, il avait déjà bien assez de son travail, lui »).

Comment je vais me détacher de ça ?

Comment je vais pouvoir casser les habitudes instaurées ?

Quelque part, je sais que j’ai le droit de lâcher des choses que je n’aime pas faire, il faut juste que j’éloigne de moi ce fichu sentiment de culpabilité qui vient me chatouiller.

L’idée c’est que je me respecte mieux sans mettre l’Autre dans la difficulté.

Il faut que je prenne mon courage à deux mains et que je vois pas à pas.

Tiens, je vais déjà gérer l’histoire de la poubelle avec Grand Chéri ; peut-être qu’on peut faire une semaine sur deux, ou … qu’il enlève systématiquement les poubelles avant qu’elles ne deviennent des boules puantes ? Il faut que je lui dise à quel point c’est pénible pour moi et que j’ai besoin de son aide d’homme fort !

Allez, je respire !

J’ai le droit et surtout je vais me donner le droit de délaisser les choses que je n’aime pas faire.

Car j’ai le droit – et même le devoir - d’écouter mes besoins et de les respecter. Sans être coupable de quoi que ce soit, ni basculer vers une identité de « mauvaise personne » !

Qu’en penses-tu, toi, as-tu réussi à lâcher certaines tâches pénibles pour toi ? Comment as-tu fait ? Comment te sens-tu maintenant ?